Trois films de
Věra Chytilová

Il nous semblait impératif de montrer aujourd’hui Le Plafond (1961), Un sac de puces (1962) et Quelque chose d’autre (1963), d’une modernité sidérante, dans leur virtuosité formelle comme dans leur manière d’aborder la condition de la femme, akermaniens bien avant les débuts de Chantal Akerman.

Ces trois films sont ses premiers réalisés à l’issue de ses études à la FAMU, et avant la réalisation de son film Les Petites Marguerites (1966), le plus identifié en France et auquel elle est souvent restreinte.

En les ressortant, nous voulons mettre en avant les films avec lesquels elle a construit son regard de cinéaste, trois films extrêmement forts et avant-gardistes, où elle représente les regards, les corps et les destins quotidiens de femmes dans un monde moderne où aliénation et émancipation se confrontent.

Qui est Věra Chytilová ?

« Décrite par l’écrivain tchèque Josef Škvorecký comme « une philosophe et une révolutionnaire de la forme », Věra Chytilová est indéniablement l’une des réalisatrices majeures du cinéma mondial. Avec Les Petites Marguerites, en 1966, elle a réalisé le film le plus novateur et tonitruant de la Nouvelle Vague tchécoslovaque, et peut-être même de l’ensemble du nouveau cinéma qui émerge dans les années 1960 en Europe, dont l’éclat a parfois maintenu dans l’ombre d’autres films tout aussi importants de sa filmographie.

La ressortie de ces trois films de jeunesse, très peu diffusées en France, offre aujourd’hui un nouveau regard sur un travail cinématographique unique dans l’histoire du cinéma, celle d’une cinéaste à l’audace et l’inventivité inépuisables qui a su imposer la vie des femmes comme de véritables sujets cinématographiques.Věra Chytilová a su inventer un langage cinématographique qui n’appartient qu’à elle, tout en contribuant aux innovations explorées par le nouveau cinéma européen en ce début des années 1960. Elle est une pionnière qui n’a jamais cessé d’être libre, même lorsqu’elle tournait ses films dans un système des plus oppressifs pour les artistes, et cette liberté à toute épreuve ne peut que continuer de nous inspirer aujourd’hui. »

Garance Fromont, doctorante en histoire du cinéma à l’Université Paris Cité.

LE PLAFOND


Vingt-quatre heures dans la vie de Marta, jeune femme ayant interrompu ses études de médecine pour se consacrer à une carrière de mannequin.

UN SAC DE PUCES


Des jeunes filles vivent dans l’internat d’une usine de textile. Un conflit éclate entre elles mais aussi avec les éducatrices et la direction.

QUELQUE CHOSE D'AUTRE

L'une est championne Olympique et doit faire face à la pression de son entraîneur, son mari, et à un manque de motivation pour continuer. 

L'autre est une mère dévouée qui devient progressivement une femme frustrée, par son mari indifférent et son fils intenable qu'elle doit élever toute seule ; elle cherche à tromper son ennui et sa condition dans une liaison adultère.
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